ENTOMOLAND  -  ENTOMOLOGIE & MACROPHOTOGRAPHIE

La macrophotographie

Conservation des insectes     Ramollir un insecte     Retoucher les photos ou pas ?


Votre imagination ne sera pas assez grande pour déterminer tous les sujets à photographier ! Si en macro classique, on a une bonne idée des sujets possibles parce qu'on les voit à l'eil nu (fleurs, insectes, petits objets), en ultramacro à balayage, vous pénétrez dans un autre monde.

Mutipliez les essais, uniquement déjà en regardant au travers du viseur, sans même prendre la photo. Prenez n'importe quel objet qui vous entoure (une graine coupée en deux, un morceau de légume, un petit insecte, un pétale de fleur ...) et vous serez surpris.

Je tiens ici à apporter quelques précisions concernant les insectes, vers lesquels la macrophoto nous attire souvent. Si vous faites de la macro classique, tâchez de photographier les insectes vivants et dans leur milieu. Leur position sera naturelle, et vous n'aurez pas besoin de les tuer. Cela demande certes de la patience, mais vous aurez accompli une bonne action...

Concernant l'ultramacro, il est malheureusement pratiquement impossible de photographier un insecte vivant. La moindre vibration d'une antenne rendrait la photo floue. On peut toutefois essayer en endormant les bêbêtes (avec de l'éther ou en les laissant un peu au frigo). Si vous devez sacrifier des insectes, faites-en sorte de ne prélever qu'un seul exemplaire de chaque espèce. Profitez de ce spécimen pour le photographier sous toutes les coutures. Le top, c'est ensuite de le conserver pour plus tard et d'autres séances photos.

Conservation des insectes

L'entomologie (étude des insectes) ayant été dans ma jeunesse l'une de mes passions, je puis vous apporter quelques conseils au sujet des insectes.

Si vous devez tuer un insecte, placez-le dans un bocal contenant du coton imbibé d'éther. Entourez le coton avec une feuille de sopalin, sinon les pattes griffues des insectes accrocheront aux fibres du coton. Laissez l'insecte dans le bocal bien fermé une bonne journée.

Une fois mort, un insecte va sécher très rapidement (entre 1 et 4 jours selon sa grosseur et le volume de masses molles qui le constituent). Il faut donc penser à le "préparer" rapidement afin qu'il se fige dans la position souhaitée. Pour la photo, si on la fait dans la journée, pas de problème. Les pattes, ailes et antennes sont souples, et on peut les positionner à loisir en utilisant de petites pinces à épiler ou des épingles. Pensez à donner à l'insecte une position naturelle si possible. Pour cela, vous aurez pris soin de l'observer de son vivant.

Ensuite, il faudra le positionner correctement pour qu'il sèche. La manière la plus simple est de piquer une épingle dans une partie dure de l'insecte, puis sur une plaque de mousse, de polystyrène, ou de liège, de façon à ce que le corps de l'animal vienne juste reposer sur la plaque. Ensuite, on positionne les pattes, les ailes et les antennes en utilisant d'autres épingles (ces dernières ne servant qu'au maintien dans une position et ne devant en aucun cas traverser une partie de l'insecte).

Laissez l'insecte sécher quelques jours, puis retirez les épingles (uniquement celles qui servaient pour le maintien). Remontez légèrement et délicatement l'épingle traversant le corps de l'insecte, de façon à ce qu'il ne soit plus en contact avec la plaque.

Conservez les insectes dans une boîte fermant correctement, dont le fond sera garni d'une plaque de mousse, de polystyrène ou de liège, et dont le couvercle peut être vitré si vous souhaitez l'exposer. Dans un coin de la boîte, coincez à l'aide de 2 ou 3 épingles une boule de paradichlorobenzène (vous savez, l'anti-mites que l'on place dans les placards contenant du linge). Ce produit empêchera d'autres petits insectes gourmands de venir dévorer votre collection ... Cette boule est à remplacer régulièrement (tous les 3 mois selon les conditions), car elle s'évapore.

Pour aller plus loin, vous trouverez sur internet des sites vous présentant comment démarrer une collection entomologique.

Je rappelle ici que pour photographier une abeille, il n'est pas nécessaire de tuer l'essaim !!! Ne prélevez qu'un spécimen de chaque insecte. Vous participerez ainsi à la protection de la nature, chaque insecte, aussi effrayant soit-il pour vous, ayant son utilité.

Ramollir un insecte

Il se peut que vous désiriez modifier le positionnement d'un insecte, après qu'il ait séché, soit parce que vous le conserviez dans une boîte, soit parce que vous l'avez trouvé mort (et oui, on trouve beaucoup d'insectes morts qui font de très beaux sujets de photos).

Il faut alors ramollir l'insecte car sur un insecte sec, on ne peut pas bouger ses pattes, ailes ou antennes sans les casser.

Pour ce faire, prenez une boîte en plastique, genre "Toperware", et placez-y une bonne couche de coton imbibé d'eau. Le coton sera bien trempé, mais il faut éviter qu'il y ait de l'eau en trop au fond de la boîte. Sur le coton, posez une feuille de sopalin, afin que les pattes griffues des insectes ne s'accrochent pas aux fibres. Posez les insectes à ramollir sur le sopalin, et fermez la boîte hermétiquement. La condensation qui va se former va rapidement rendre leur souplesse aux membres de l'animal. Vérifiez de temps à autres (toutes les heures par exemple), et sortez l'insecte dès qu'il est assez mou. Si vous le laissez trop longtemps, il risque de moisir. Pour un insecte de nos régions, comptez 1/2 à 1 journée.

Une autre solution plus radicale consiste à plonger carrément l'insecte dans l'eau pendant quelques minutes, voir quelques heures selon sa grosseur.

Les photos : Retoucher ou pas retoucher ?

Avec le matériel informatique à disposition de tous (ou presque ...), on se dit que concernant les photos, ça va être le pied : Retouches en tout genre, amélioration, déformation, truquages ...

Effectivement, que la photo soit prise avec un appareil numérique, ou scannée depuis un tirage papier, toutes ces fonctionnalités nous sont offertes.

Et puis quand on a passé quelques dizaines d'heures à faire joujou, on commence à trouver cela un peu "gonflant". On y passe un temps fou, et, selon mon avis, cela ne reste intéressant que si l'on a un but précis (une carte anniversaire ou une blague à faire).

Concernant la photo "sérieuse" (la macro en l'occurence), je considère qu'une photo ne doit pas être retouchée, ou seulement à minima et dans certains cas précis. Une photo est le reflet d'une réalité que l'on a su saisir à un moment donné, et qui ne se reproduira plus jamais dans les mêmes exactes conditions. La photo n'est pas parfaite ? Tant pis, c'est le fruit de notre travail d'artiste, de notre personnalité et de notre sensibilité, et il est comme il est ! L'expérience venant, nous ferons mieux la prochaine fois, mais l'imperfection nous poussera à comprendre et à maîtriser nos défauts. Si n'importe qui peut rendre n'importe quelle photo parfaite (et donc de ce fait sans personnalité), l'Art disparaît.

Pour ma part, la plupart de mes photos ne sont pas retouchées. Certes, vous y trouverez des défauts d'éclairage, de cadrage, de netteté, mais ce sont MES photos.

Je ne m'autorise une retouche que pour supprimer un élément disgracieux que la technique m'a obligé à faire figurer sur la photo. La plupart du temps, c'est l'épingle ayant servi de support au sujet. Une autre fois, ce sera une poussière qui, vu le rapport de grossissement important, ne m'était pas apparue à l'oeil nu.

Mais j'évite de modifier les couleurs, contraste, netteté, cadrage.