ENTOMOLAND  -  ENTOMOLOGIE & MACROPHOTOGRAPHIE

Description générale des Coléoptères

Extrait du livre de Gaëtan du Chatenet
"Coléoptères d'Europe - Carabes, Carabiques et Dytiques - Volume 1 Adephaga"
Page 9
Avec son aimable autorisation

Rq : Vous trouverez en fin de document des précisions liées aux numéros de renvois, pour les moins expérimentés des visiteurs.

          L'ordre des Coléoptères, avec plus de cinq cent mille espèces décrites, est le plus riche du monde animal. Un tel chiffre est presque équivalent à celui de toutes les espèces végétales connues à ce jour. Chaque année, de nouvelles espèces sont identifiées, et si la plupart de celles qui sont de grande taille sont connues, il reste une infinité de petites espèces à découvrir, surtout dans les pays tropicaux.

         Ces centaines de milliers d'espèces revêtent des formes extrêmement diverses et des couleurs incomparables, ce qui explique pourquoi les coléoptères sont un objet d'étude privilégié pour les naturalistes, et de prédilection pour les collectionneurs.

          Leurs moeurs, très différentes, généralement peu connues, parfois même totalement inconnues, l'infinité des milieux qu'ils fréquentent, offrent à l'observateur et à celui qui les recherche un vaste champ d'étude où chacun peut exercer sa sagacité.

          Le terme de "coléoptère" provient du grec "κολεος" (étui) et "πτερον" (aile), et fut pour la première fois employé par Aristote dans son Histoire des animaux.

          En effet, chez ces insectes, les ailes de la première paire¹ sont transformées en étui et recouvrent, au repos, les ailes membraneuses² qui seules sont fonctionnelles lors du vol. Il est vrai que d'autres insectes possèdent des élytres, les Dermaptères³ et certaines blattes notamment, mais les élytres des coléoptères se juxtaposent à la suture⁴, sans se recouvrir, sauf très rares exceptions.

          D'autres caractères permettent de définir l'ordre des coléoptères. Les pièces buccales⁵ sont de type broyeur. Le prothorax⁶ s'articule avec l'arrière-corps, constitué du ptérothorax⁷ et de l'abdomen, que recouvrent les ailes et les élytres. L'abdomen est constitué de 9 segments, dont le premier est toujours atrophié sur sa face ventrale. Les antennes sont constituées normalement de 11 articles et les tarses de 5 articles, mais ces chiffres sont fréquemment réduits ou très exceptionnellement augmentés en ce qui concerne les antennes.

          Les coléoptères ont des métamorphoses⁸ complètes et passent au moins par trois états, oeuf, larve et nymphe, avant de devenir adultes.

          Les larves des coléoptères sont généralement constituées de 14 segments : une tête, bien individualisée, 3 segments thoraciques et 10 segments abdominaux, l'avant-dernier portant souvent une paire d'appendices, les urogomphes.

Renvois
1 : "Ailes de la première paire" = Les ailes dures (élytres).
2 : "Ailes membraneuses" = Les ailes transparentes, repliées au repos sous les élytres.
3 : "Dermaptères" = Ordre d'insectes dont les principaux représentants sont les forficules ou perce-oreilles.
4 : "Suture" = Ligne de jonction entre les 2 élytres.
5 : "Pièces buccales" = Ensemble des éléments de la bouche :
             - Les lèvres, appelées labre et labium
             - De grosses mâchoires, parfois transformées en pinces, appelées mandibules
             - Des petites mâchoires appelées maxilles
             - Le plancher de la bouche appelé hypopharynx.
6 : "Prothorax" = Premier segment thoracique, relié à la tête, et portant la première paire de pattes (mais jamais d'ailes).
7 : "Ptérothorax" = Partie postérieure du thorax portant les ailes membraneuses.
8 : "Métamorphoses" = Transformations successives des insectes
             - Première métamorphose : Transformation de l'oeuf en larve, larve/nymphe, nymphe/adulte)
             - Deuxième métamorphose : Transformation de la larve en nymphe
             - Troisième métamorphose : Transformation de la nymphe en adulte.

Rq : Chez d'autres ordres d'insectes, des métamorphoses supplémentaires peuvent survenir.
J-H Fabre, dans ses Souvenirs entomologiques, décrit des transformations radicales de larves d'hyménoptères, voire même des étapes de
régression, permettant à la larve d'être adaptée à son besoin (par exemple oeuf se transformant en larve filiforme munie de pattes pour
s'introduire dans le nid d'un autre insecte, puis disparition des pattes et autres organes externes, puis apparition d'une ventouse ou de
mandibules pour se nourrir).